Moleskine Détour 2.0, la jeune création parisienne sur un carnet
Du 9 au 20 février, le Palais de Tokyo accueille le “Détour 2.0” organisé par la Fondation Moleskine. Cette nouvelle version du “détour” originel exposant les archives de la fondation invite cette année de jeunes créateur.ices parisien.nes à s’approprier le mythique petit carnet noir. Le Détour 2.0 est également exposé au Bon Marché (jusqu’au 31 mars) et à la Galerie Ground Effect (jusqu’au 26 février).
Nichée derrière la bibliothèque du Palais de Tokyo, l’exposition Détour 2.0 se dresse comme un labyrinthe où s’accumulent des rangées de carnets. Contrairement aux étagères d’un magasin de loisirs créatifs, chaque carnet ici est différent : certains sont brûlés, d’autres ont des tentacules, certains sont revêtus de tissus ou d’autres simplement imprégnés de quelques mots. Des carnets qui ne se ressemblent pas certes, mais qui pourtant ont tous été donnés en archive à la fondation de Moleskine.
Des prémices à l’avenir
L’exposition Détour 2.0 – qui a déjà connu une édition parisienne en 2007 au Centre Pompidou – prend un nouveau chemin. Inspiré par l’histoire de l’entreprise italienne, autant que par le projet Détour (qui vise à exposer les dons des artistes à la Fondation Moleskine), Andrea Salvadori, responsable de ce nouveau projet chez Moleskine, est revenu aux origines de la marque : “Je suis parti de là pour créer l’opération à Paris. Je voulais faire une exposition qui ait un fil rouge comme l’expo Détour originale mais qui donne aussi de la visibilité et du support aux artistes émergents parisiens”, explique-t-il. En effet, c’est en retrouvant des archives épistolaires de plusieurs artistes parisiens regrettant la fermeture d’une petite papeterie rue de la Comédie vendant des carnets noirs que Maria Segrebondi décide de concevoir à nouveau le mythique carnet noir dans les années 1990 et ainsi bâtir Moleskine.
Une exposition qui reprend la forme de l’exposition de carnets, bien souvent donnés par des artistes mondialement connus (Kengo Kuma, Sigur Ros, Joanna Vasconcelos) mais qui a intégré cette année un univers jeune, parisien et artistique. On feuillette alors le carnet d’un artiste contemporain futuriste, puis d’une écrivain.ne, en allant du créateur de memes à la styliste upcycling. Un écosystème qui vient s’imbriquer parfaitement parmi les anciennes oeuvres de la fondation, mais où Andrea Salvadori y voit quand même une différence créative : “J’ai pu comprendre que dans le passé le but était plus de détruire les choses – certains carnets étaient alors brûlés, percés, déstructurés – alors que les créateurs et créatrices choisis cette année sont plus dans une idée de construire les choses ou changer la destination d’utilisation, rendre les carnets plus sophistiqués.”
Local vs Global
La spécificité de cette édition 2022 de Détour s’axe principalement sur l’aspect local des productions de Moleskine, revenir à quelque chose de plus authentique, aller chercher le talent des jeunes créateurs et créatrices : “Quand on montre les choses que l’on a c’est un peu une auto-célébration, alors que là, avec cette façon de faire, élargir la possibilité à des artistes émergents, ce n’est pas seulement regarder combien de belles choses nous avons mais aussi regarder comme la créativité continue à produire de belles choses” confirme Andrea Salvadori. Une logique locale qui va finalement s’exporter dans d’autres villes comme New York et peut-être Londres ou Berlin par la suite.
Cette vision de renouveau se retrouve également dans le caractère numérique de l’exposition, permettant de terminer sa visite par un carnet blanc prêt à être utilisé puis numérisé instantanément sur écran. Un parti-pris qui pourrait d’abord étonner au vu du sujet de l’exposition. “Ce que nous ne pouvons pas faire avec l’ordinateur par exemple, c’est de capturer les moments créatifs, ce qui vient de notre génie humain, alors que c’est possible sur le papier. Sur le papier, on peut écrire, dessiner, mettre un point, écrire en plus gros. Le papier numérique c’est dans cette idée, je capture le génie de ce moment sur le papier et je peux le transférer tout de suite en utilisant la technologie.”Pour Andrea Salvadori comme pour Moleskine, le carnet est toujours le premier jet du génie humain et le sera toujours.
Dates et lieux de l’exposition :
- 9-20 février : exposition au Palais de Tokyo
- 9 février – 31 mars 2022 : exposition en exclusivité dans les magasins du Bon Marché
- 23-26 février 2022 : Galerie Ground Effect – exposition et événement final
Gaëlle Magnien
Articles liés
L’exposition “Flora Verba” invite le public à redécouvrir le langage des fleurs à la Galerie Artistik Rezo
L’exposition “Flora Verba” invite le public à redécouvrir le langage des fleurs, une dialectique ancienne et souvent oubliée, qui allie nature, poésie et symbolisme. Autour d’artistes peintres, photographes et céramistes et à travers un parcours sensoriel et immersif, cette...
L’orchestre Pasdeloup présente “Drame” à la Philharmonie de Paris
Concert digne des feux de la rampe théâtrale ! Placé sous la direction du chef vénézuélien Christian Vásquez, l’Orchestre Pasdeloup vous plonge au cœur de la nuit, la scène du drame. Après son interprétation brillante dans le Double Concerto de Brahms avec l’Orchestre...
LE BAL présente l’exposition “On Mass Hysteria / Une histoire de la misogynie” de l’artiste catalane Laia Abril
LE BAL invite l’artiste-chercheuse catalane Laia Abril (Barcelone, 1986) à présenter le dernier volet de son travail au long cours consacré à l’histoire de la misogynie : “On Mass Hysteria”. Après “On Abortion” en 2016 et “On Rape” en...